Rencontre à propos du livre « L’épicerie du monde » de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre (Rendez-vous de l’Histoire de Blois)

Une sorte de suite du livre «  Le magasin du monde » des mêmes auteurs.

Les auteurs souhaitaient faire une histoire globale, une histoire collective tout en évitant le surplomb, d’être trop loin des réalités. Pour chacun des produits on aborde son origine, son affirmation dans un pays donné puis sa façon de se diffuser dans le monde.

Pierre Singaravélou invite à faire attention au « démon des origines » car il est souvent vain de vouloir dater et localiser l’origine d’un aliment. De plus, les évolutions sont nombreuses. Les aliments sont adaptés lors des différents voyages.  L’auteur souligne l’importance du XIX ème siècle avec l’industrialisation et la standardisation des produits.

Quelques exemples de produits

Le thé est d’origine chinoise alors qu’il symbolise l’Angleterre aujourd’hui. Le thé c’est mieux que l’alcool et il faut faire bouillir l’eau  ce qui est vu comme positif pour la santé à l’époque. L’Angleterre vend de l’opium aux chinois pour rééquilibrer leurs échanges. L’Angleterre prélève des plants de thé et les importent en Inde.

Les aliments deviennent des emblêmes nationaux mais ça prend du temps. Au départ, la pizza c’est Naples et c’est une nourriture de pauvre, on la consomme dans la rue on la fabrique dans la rue. Beaucoup d’aliments surgissent dans des contextes de pénurie comme la guerre. La chicorée est inventée dans ce contexte.

Le nam au fromage n’a rien d’indien c’est inventé dans les années 70 à Paris et en 2000 les restos en Inde se mettent a en faire.

Le hamburger : Hambourg avec les émigrants allemands. 1876 centenaire de l’indépendance et on propose un nouveau steack macéré et haché. Importance de l’histoire des techniques cf hachoir 1850. Son succès est lié à un moment du développement du marketing de la taylorisation. La viande devient un produit de masse. Importance des abattoirs de Chicago.

Le bagel n’est pas seulement une denrée de la diaspora juive askhénaze. On cuit la pâte deux fois donc conservable longtemps. Pain chrétien au départ.  La nourriture sert de lien avec l’identité d’origine. On parle de judaïsme du ventre quand le judaïsme se réduit à cela.

Le roquefort fut le premier produit aoc qui ne concerne pas les alcools et le vin.

Il y a une littérature de la cuisine c’est-à-dire qu’il y a des écrits.

Boisson de la rébellion de la résistance : le rhum. Produit inventé par des esclaves au XVII ème est devenu la boisson favorite des classes bourgeoises au XXème siècle.

Rhum pour entrer en contact avec les ancêtres. Il est prévu une ration pour les marins anglais jusqu’en 197O. On assiste au développement des cocktails début  XXème.

Pour le whisky, son avenir s’écrit en Asie. Le sous-continent indien c’est la moitié de la consommation mondiale aujourd’hui. Churchill le découvre en Inde vers 1890. On l’ajoute à l’eau qui a alors mauvais gout.

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